Filpac CGT / CGT Milee

À quoi joue la direction de Milee ?

3 juillet 2024

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• Montreuil, le 3 juillet 2024


Jeter 5 000 employés chez France Travail et espérer augmenter l’activité de 70 %, la direction du groupe Milee n’est plus crédible ! Après ce carnage social annoncé, les objectifs irréalistes restent en travers de la gorge des représentants de la Filpac CGT, comme Sébastien Bernard : « À ce stade, c’est de l’acharnement thérapeutique. S’il faut que ça s’arrête, on le fait. Mais rapidement. »

Les salaires arrivent au compte-gouttes. Les paies pour le mois de juin se font attendre, ce qui n’est pas le cas pour les factures des employés… Une situation d’autant plus inquiétante que Milee n’est pas la seule entreprise de la holding à se retrouver dans la tourmente. Adrexo Productions est placée en redressement judiciaire depuis le 5 juin. Editions 150 Euros semble suivre le même chemin. Même chose pour Hopps Group, la holding. Cette situation est le résultat d’une gestion calamiteuse. Prenons l’exemple du courrier : « Avec notre volume de courrier, ce n’est pas possible de s’imaginer que cela puisse tenir » martèle Sébastien Bernard.

Pourtant, entre la distribution des prospectus, du courrier et des journaux, la direction table sur une augmentation d’activité de 70 % ! Elle s’invente des clients et des marchés, mais la colère des salariés, elle, est bien réelle.

Le 11 juillet, le tribunal de commerce devra statuer sur la suite à donner à ce dossier, avec potentiellement la prononciation de la liquidation judiciaire ou la poursuite du redressement.


Des promesses de Milee, et 5 000 emplois en sursis

La société Milee est placée en redressement judiciaire depuis le 30 mai dernier. Le 2 juillet, c’est au tour de sa holding, Hopps Group, de subir le même traitement. Les salaires arrivent au compte-gouttes tandis que les salariés voient leur avenir s’assombrir. Ras-le-bol des promesses, des décisions sont nécessaires.

«À ce stade, c’est de l’acharnement thérapeutique. S’il faut que ça s’arrête, on le fait. Mais rapidement ! » Les mots de Sébastien Bernard, représentant de la Filpac CGT, témoignent de la colère des 15 000 salariés du groupe. Après un premier plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) avorté par le placement en redressement judiciaire, un second est arrivé. Sa caractéristique : il est encore plus violent que le premier, avec plus 5 000 emplois dans le viseur de la direction. Une autre société de la holding Hopps Group, Adrexo Productions, a été mise en redressement judiciaire le 5 juin, la holding elle-même placée sous le même statut.

Pas les moyens de ses ambitions
Spécialisée dans la distribution de prospectus, colis, et courrier, Milee subit la gestion désastreuse de ses responsables. Prenons l’exemple du courrier. D’abord, le tarif de chaque pli permet difficilement, même avec de l’optimisme, d’envisager que ce secteur puisse être rentable. « Avec notre volume de courrier, ce n’est pas possible de s’imaginer que cela puisse tenir » note Sébastien Bernard. La direction a également eu la brillante idée de confier principalement cette tâche à des personnes travaillant à temps partiel, avec interdiction d’effectuer des heures complémentaires, en bloquant la mesure du temps de travail du PDA, appelée « temps max ». Résultat, quand sur une tournée les salariés sont arrivés au temps max, ils doivent tout arrêter et retourner à l’entreprise. La tournée n’est pas achevée ? Pas grave ! Cette désorganisation ne risque pas d’attirer les clients. « Il faut arrêter la plaisanterie ! »
La distribution des prospectus dans les boîtes aux lettres devient une activité compliquée. Le « oui pub », mais aussi les augmentations du prix du papier et des carburants, handicapent considérablement le secteur. Cependant, pour la direction, il faut garder l’espoir. Elle table sur une augmentation du chiffre d’affaires de 70 %. Sébastien Bernard est exaspéré : « Ces objectifs ne sont pas tenables. Tout le monde tourne autour du pot.»

Il faut arrêter la plaisanterie ! »
Depuis le mois de mai et le premier PSE, la colère monte. Les salaires dus avant la date du jugement du 30 mai 2024, c’est l’AGS qui les a versés, sauf les deux derniers jours de mai, car légalement à partir du 30/05/2024, c’est de nouveau Milee qui s’occupe de payer les salariés. Ils ont reçu les deux jours manquants, et depuis… plus rien. Pourtant, pour ces familles, les factures continuent à tomber et il faut bien assurer les dépenses courantes. Le 11 juillet, le tribunal de commerce devra se prononcer sur la suite à donner à ce dossier, avec potentiellement une liquidation judiciaire ou une poursuite du redressement.