Filpac CGT
Actu Monde, en bref…
5 février 2024
• Myanmar, ex Birmanie
L’Europe subventionne une dictature
Depuis le dernier coup d’État au Myanmar (ex-Birmanie), il y a trois ans, le régime militaire a déjà exécuté 4 000 personnes, enfermé plus de 26 000 autres, interdit les syndicats, détruit les libertés, et rétabli l’esclavage moderne. Plusieurs rapports le confirment, notamment celui de l’Organisation internationale du travail. Malgré ces éléments accablants, l’Union européenne fait les gros yeux mais continue de signer des chèques, dépassant 10 millions d’euros, afin de lutter contre la famine. Pour aider à un hypothétique retour à la démocratie, l’Europe, avec un programme baptisé MADE, encourage aussi l’économie sur place. Les ateliers du Myanmar fabriquent des vêtements pour Muji, H&M, C&A ou encore Primark. Des vêtements pas chers, souvent de qualité médiocre, polluants, et réalisés par des travailleurs sans droits, ni défense, ni salaires corrects. Les Droits humains victimes de la mode, c’est inconcevable pour les fédérations syndicales internationales (FSI) qui demandent à l’UE de réévaluer sa politique concernant le Myanmar. ///
• Argentine
L’extrême droite, ennemie des libertés
Fin janvier, une grande grève générale a mis 1,5 million d’Argentins dans les rues. Ils dénoncent les projets du président d’extrême droite, Javier Milei. En cause : les réformes voulant déréglementer l’économie, réduire la taille et l’intervention de l’État et abroger des centaines de lois qui protègent les droits individuels et collectifs. Dans une série de lois, Javier Milei se donne tous les droits pour s’attaquer aux entreprises publiques, mais aussi interdire tout rassemblement de plus de trois personnes, considéré comme une manifestation non autorisée et conduisant directement en prison. Face à la contestation, le gouvernement a finalement retiré cette disposition. « Nous félicitons les fédérations syndicales, nos affiliés et les travailleurs argentins pour leur excellente campagne et pour avoir protesté contre la législation imposée par le gouvernement Milei » déclare le secrétaire régional d’IndustriALL, Mariano Vani. ///
Israël
Futures victimes de guerre
Depuis l’attaque du Hamas et l’invasion israélienne de la bande de Gaza, les travailleurs palestiniens n’ont plus de droit de franchir la frontière. Le gouvernement Netanyahu compense cette perte de main-d’œuvre en lorgnant les travailleurs asiatiques. Ils viennent notamment du Sri Lanka, du Népal et de l’Inde. Les syndicats de ces pays sont inquiets de les laisser partir dans un pays en guerre, d’autant que plusieurs Népalais y ont déjà perdu la vie depuis le début du conflit. Pour Anton Marcus, secrétaire général du syndicat du personnel de la zone franche d’exportation et des services généraux, affilié d’IndustriALL au Sri Lanka : « On ne peut que déplorer que le gouvernement sri-lankais soit incapable d’assurer la sécurité d’emploi et la protection sociale des travailleurs dans son pays et les incite plutôt à chercher du travail ailleurs, et cela dans une zone de guerre. » Exporter la misère, on dirait Emmanuel Macron voulant « nettoyer » Paris avant les JO. ///