Filpac CGT

CCN du 27 août 2024

30 août 2024

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• Montreuil, le 30 août 2024


Cher.e.s camarades,

Cette journée de CCN consacré à la montée de l’extrême droite est l’occasion pour la Filpac CGT de rappeler l’impact des médias sur cette évolution.
Lors du congrès mondial d’UNI graphique qui s’est tenu a Marseille le 13 novembre 2023, rassemblant plus de 150 délégués de toute la planète, nous avons consacrée la première journée à la lutte contre la montée de l’extrême droite dans le monde.
À cette occasion, Daniel Fernandez secrétaire général UNI graphique et membre des commissions ouvrières, nous avait alors fait un parallèle entre la situation actuelle avec celle des années 30.
Tony Bergen venant de Suède et secrétaire général d’Uni Graphique Europe confirmait que l’accession au pouvoir de l’extrême-droite dans son pays était aussi en grande partie liée à la main mise de milliardaires sur les médias nationaux.
Parmi ces similitudes et quel que soit le pays, il y a la prise de contrôle de tous les médias, et notamment la presse écrite. Presse écrite qui est pour la grande majorité la propriété de quelques milliardaires ou grands groupe financiers. Il en est de même pour les chaines de télévisions, les radios et bien sur les réseaux sociaux à la main de fachos dans bien des cas. Le positionnement du milliardaire Elon Musk auprès de Trump n’en est qu’un triste exemple.
Cependant il est important de séparer la presse écrite et les autres médias et les réseaux dit sociaux. Car ce sont dans ces réseaux que l’on retrouve la majorité des fakes news et autres communications haineuses des fachos ou de leurs troupes identitaires. Il serait d’ailleurs intéressant dans la période de comparer la courbe de diffusion de la presse et celle de la montée de l’extrême droite.
Les diffusions en boucles sur certaines chaines de télévisions, dont celles de Bolloré de pseudo informations ressemble plus à de la propagande fasciste qu’a de l’information objective vérifiée et sont aussi de nature à populariser et rendre acceptables les idées fascistes.
Une autre voie possible pour les capitalistes serait peut-être de faire du tout numérique et la télévision pour le bas peuple et de maintenir une presse écrite papier pour les nantis ? Confirmant ainsi ce que nous disait, il y a une dizaine d’année le directeur actuel du Figaro, les écrans pour le peuple, l’écrit pour les élites.
L’utilisation à outrance de l’intelligence artificielle dans les organes de presse risque à terme de produire une information standardisée vide de toute réflexion ou pensé de quelque ordre quel soit. Voir orientée extrême droite puisque L’IA « apprend des informations de tous les réseaux.»
Il nous apparait comme indispensable d’inscrire dans les moyens de lutte contre l’extrême droite le développement de la presse écrite, celle-ci qui a été dans les années sombres il y a 80 ans un des moyens de contrer le fascisme et d’élargir la résistance. Nous ne partons pas de rien à la CGT. Nous avons pour cela quelques titres comme la VO, dont un des derniers trimestriels contre l’extrême-droite mérite une diffusion bien plus large. Nous avons aussi le peuple et d’autres éditions. Notre presse syndicale bien que réduite et dont la diffusion se limite trop souvent qu’à nos adhérents est un élément majeur du pluralisme de l’information. Il est utile de rappeler que nous sommes la seule organisation syndicale à posséder une maison d’édition et un journal.
Concernant les titres de presse nationaux, régionaux, magasine et de presse spécialisée, ils subissent depuis de très nombreuses années des plans de réduction drastique de leurs effectifs. Une autre politique doit se mettre en place pour permettre le maintien sur tout le territoire d’une information pluraliste de qualité et de proximité.
Le projet de l’ex-ministre de la Culture, Rachida Dati, prenant appui sur le rapport du haut fonctionnaire Soriano biberonné à l’ultra-libéralisme est de financer un énième plan Presse par l’État (donc par nos impôts) visant à une massification des imprimeries répondant ainsi aux injonctions des patrons Niel, Dassault, Bolloré et consorts de faire supporter aux autres formes de presse le coût de l’impression et de la diffusion de leurs titres en contreparties des aides à la presse. En un mot, je vous aide si vous payez pour mes amis milliardaires !
Le passage au tout numérique avancé par certains titres aura les mêmes conséquences, priver d’information une partie de la population et les mêmes conséquences.
Le combat syndical pour une information pluraliste et accessible à chaque citoyenne et citoyen impose une autre stratégie d’État que d’accompagner financièrement les milliardaires détenteurs de titres de presse dans leurs œuvres de destruction de l’emplois tant dans les rédactions que dans les imprimeries et la distribution de la presse écrite.
L’orientation de notre fédération adoptée lors de son dernier congrès est bien celle du combat syndical pour obliger les pouvoirs publics à orienter les aides à la presse vers le développement éditorial et l’élargissement de la diffusion à tout le territoire de tous les titres et pas seulement ceux qui sont considérés comme IPG (d’Information politique et générale), de favoriser le pluralisme des idées en favorisant les titres ayant les ressources financières les plus faibles.
La lutte contre l’extrême-droite et ses idées passe aussi par une exigence syndicale de haut niveau concernant la presse et les médias audiovisuels pour que les idées progressistes continuent à avoir voie au chapitre et puisse être diffusée sans restriction.

Notre fédération est déjà sur le pied de guerre contre cette déclinaison de l’extrême-droite dans les secteurs de la culture et de l’information.