Collectif Labeur - Industries graphiques

Compte rendu de la CPPNI du 28 février 2020
Point sur l’activité syndicale Labeur à Bordeaux et sa région

2 mars 2020

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RÉUNION DE LA COMMISSION PARITAIRE LABEUR (CPPNI) – INDUSTRIE GRAPHIQUE

La Commission Paritaire de l’Imprimerie de Labeur – Industrie graphique-sérigraphie s’est réunie ce vendredi 28 février pour négocier la politique salariale de branche, pour l’année 2020.

Du fait des décisions prisent, mettant en œuvre le rapprochement des branches professionnelles, la Commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI) de l’industrie graphique chapeaute désormais – outre traditionnellement l’imprimerie de Labeur et la Reliure Brochure Dorure (RBD) (pour ce qu’il en reste) mais aussi la sérigraphie. Le routage devrait, ultérieurement, intégrer également cette CPPNI. Les procédures d’extension des accords obligent dorénavant les négociations au sein de cette seule CPPNI pour les secteurs entrant dans son champ d’intervention.

Pour autant, en l’état actuel, les dispositions conventionnelles de chaque secteur demeurent mais se négocient au sein de cette unique CPPNI Cette évolution résulte des décisions et stratégie gouvernementales de réduction du nombre des conventions collectives (voir précédent post sur ce point).

Les représentants patronaux de la sérigraphie (FESPA) étaient donc convoqués à cette réunion (pour les organisations syndicales de salariés les représentants sont ceux du Labeur) afin de négocier eux aussi ce seul point de l’ordre du jour : les salaires.

Alors qu’ils étaient présents à la dernière réunion, ils ont décliné cette fois-ci la convocation et invité les représentants salariés pour une réunion paritaire ultérieure et indépendamment de la CPPNI.

La FILPAC-CGT a refusé de rentrer dans ce jeu et reconnu souveraine la CPPNI de l’industrie graphique. Les autres organisations syndicales présentes se sont positionnées sur la même base. Afin que les salariés du secteur Sérigraphie ne soient pas pénalisés par la stratégie patronale, il a été décidé d’intervenir auprès des dirigeants de la FESPA pour expliquer à nouveau les obligations et la méthode qui résultent de ces transformations. L’objectif est que la FESPA soit représentée en tant que telle et participe à la prochaine réunion de la CPPNI.

Avant d’aborder la politique salariale 2020, nous avons eu droit aux déclarations patronales habituelles sur la situation du secteur de l’imprimerie de Labeur : augmentation des coûts (papier, encres..), des charges (nouvelles normes, contrat mutuelle…), pression des clients sur les prix, concurrence exacerbée tant sur le territoire national qu’européen, appels d’offres systématiques sur toutes les commandes, renégociations des contrats (PAPREC), etc…

Au terme des interventions patronales, il est proposé par ceux-ci (UNIIC et GMI) une revalorisation des minima de 1%, sans donner de date d’application.

Unanimement les organisations syndicales de salariés ont “recadré” la situation en reconnaissant qu’il y a certes des difficultés au sein du secteur mais qu’il ne fallait pas noircir, plus que nécessaire et pour faire pression, le tableau. Les salaires de la branche font et doivent plus que jamais, faire partie de la stratégie d’attractivité. Or aujourd’hui de nombreux emplois qualifiés ne sont pas pourvus faut de candidats, cela passe par le salaire.

Quant à la situation de la branche, il importe surtout d’agir pour faire valoir nos savoir-faire, nos compétences, nos atouts et ne pas tout rapporter aux seuls prix de vente. Aujourd’hui plus que jamais les citoyens sont attachés à des valeurs écologiques, à des circuits courts, au respect des normes environnementales, au bilan carbone… Comment la branche s’inscrit-elle dans cette démarche et porte-elle ces valeurs ? Comment pèse-t-elle dans ce débat et affiche-elle ces actions (ImpriVert, RSE, valorisation du support papier…) ? C’est bien plus dans ce sens qu’il faut œuvrer pour dynamiser le secteur, plutôt que de chercher à culpabiliser les salariés de la branche.

Unanimement les organisations syndicales présentes, au vu des besoins, de la progression des indices et de ce qui a été signé les années précédentes, revendiquent une revalorisation de 2 % des minima conventionnels.

La discussion qui a suivi n’a pas permis d’arriver à un compromis acceptable. La proposition patronale a évolué à 1,2 % en fin de séance et coté organisations syndicales de salariés, le front commun s’est engagé à signé à 1,5 %, mais pas à moins.

Les représentants patronaux ont demandé un temps de réflexion et de consultation. Une prochaine réunion de la CPPNI aura lieu le jeudi 6 mars prochain avec ce point en priorité sur l’ordre du jour suivi d’un rapport sur la protection sociale conventionnelle (CARPILIG).

La FILPAC-CGT a demandé que soit discuté un état des thèmes et sujets à négocier par la CPPNI, en fixant des priorités et un calendrier bien cadré. Trop de dossiers sont en attente comme les classifications ou la renégociation de la Convention collective, là aussi il est question de la crédibilité des uns et des autres et de celle des instances de la branche professionnelle.


Activités syndicales dans certaines

entreprises de Labeur de Bordeaux et sa région

  • Imprimerie LESTRADE (- de 50 salariés) :

– L’employeur a tenté de modifier le contingent conventionnel du Labeur qu’il voulait négocier à 208 heures au lieu de 130 pour les salariés à 39h par semaine. Suite à la résistance de la section syndicale il a fait marche arrière.

– L’employeur a accepté de négocier un accord global reprenant toutes les avancées obtenues précédemment (notamment la prise en charge des jours de carences en maladie) .

– NAO validées ce mois ci permettant d’obtenir :

    • +0,20€ brut sur le taux horaire pour les salariés touchant moins de 14€ brut.
    • +0,10€ pour les plus de 14€. Hors NAO, chèque cadeau d une valeur de 100€ pour l ensemble du personnel.
  • Imprimerie KORUS EDITION (- de 50 salariés) :

– L’employeur a tenté de mensualiser la prime de 13eme mois. Encouragés par le syndicat du Livre à s’opposer à toute modification désavantageuse de la Convention collective du Labeur, les salariés se sont prononcés défavorablement à cette tentative.

– Par ailleurs, le syndicat du Livre apporte tout son soutien  à un salarié licencié sans cause réelle et sérieuse qui faisait le ménage dans plusieurs sociétés des dirigeants de KORUS Editions et a contribué à monter un dossier porté au tribunal pour contester ce licenciement mais, également, pour faire reconnaître une Union Economique et Sociale entre plusieurs sociétés.

  • Imprimerie BERJON (- de 50 salariés) :

– Depuis des années la Filpac-Cgt a travaillé à son implantation dans cette/ces entreprises. Les élections ont plébiscité notre liste et la désignation d’une DS a été faite.

– Une demande de reconnaissance d’Union Economique et sociale à été engagé par le syndicat du Livre de Bordeaux afin de réunir 4 entreprises séparées volontairement par la Direction. Cette reconnaissance d’UES tentée par négociations, mais pouvant déboucher sur une saisine du tribunal compétent pourra permettre à toutes les entités de bénéficier d’un grand CSE commun avec des activités sociales et culturelles correspondantes (les œuvres sociales du CE). Cela participera aussi à une plus large représentation des IRP dans les sociétés qui en sont à ce stade dépourvues.

  • CONSTANTIN (Sérigraphie, mais fusionnée avec le Labeur) :

– Les IRP fraichement élues sont confrontées à la mise en sauvegarde de leur entreprise. L’avocat du syndicat les a assisté pendant la procédure ce mois ci au Tribunal de commerce. Ils sont épaulés au quotidien (Avocat / Secafi Alpha / syndicat du Livre) car, dès leur tout premier CSE, ils sont aussi confrontés à un licenciement collectif de moins de 9 salariés.

– Nous avançons aussi sur l’application des budget de fonctionnement du CE dont les salariés de la sérigraphie semblent être privés depuis des années sur toute la France. Le recueil d’informations se poursuit et les employeurs tentent de se dédouaner de l’attribution de tout budget pour les CE par un accord collectif que ni leur Fédération ni les administration ne semblent posséder ou retrouver…

  • MCC Libourne :

– Plusieurs communiqués ont été réalisés par la section de MCC Libourne dont le dernier le 20 février 2020.
MCC France OUEST a été créé et cette fusion permettait à la direction de proposer un accord sur le fonctionnement des IRP et elle se projetait sur la mise en place d’un CSE Central. Bien sûr la direction tente au passage de raboter, dans un accord collectif, ce qui est considéré comme avantageux par les salariés dans leurs accords respectifs. La section MCC LIBOURNE a fait un relevé de discussion, suivi d’une assemblée générale et organise un tour des autres sites MCC en Gironde pour faire participer les salariés à la défense collective de leurs intérêts.

  • LIS 33 :

– Une demande de reconnaissance d’UES Entre LIS 33 et l’imprimerie Beaufils et à l’étude.

  • SO LABEL (ex Sud Ouest Etiquette et ex MAUMY (GROUPE ALIANCE) : 
L’imprimerie SO LABELS appartient au groupe Alliance étiquettes qui emploie plus de 300 salariés en France répartis dans les différents sites ci-dessous :

–  L’employeur a tenu une réunion du CSE sans informer les élus des modifications qu’il souhaite opérer dans l’organisation des services.  Un communiqué a été réalisé puisqu’il n’est pas admissible notamment que certains se voient à présent subitement basculés d’horaire en journée en horaires en équipes sans que des négociations loyales et de bonne foi se tiennent avec les IRP afin de porter les positions et demandes des salariés concernés (ou qui pourraient l’être ultérieurement). Concrètement, passer en force, voire menacer le personnel de licenciement s’il refusait d’accepter les choix de la direction, n’est tout simplement pas acceptable. C’est une bien mauvaise image du dialogue social au sein d’un groupe qui se veut de dimension nationale. Des élections du CSE doivent s’enclencher ce premier trimestre 2020.

  • IMPRIM 33 : 

– La section va entamer ces prochains jours les NAO sur une revendication de + 5%

  • Formation

Une formation d’une vingtaine d’élus de CSE d’imprimeries Girondines est planifiée du 4 au 6 mai à la bourse du travail sur la Santé, la formation en sécurité et conditions de travail.

  1. 2315-10 et R. 2315-11 du code du travail.

Les dernières élections CSE 2019 ont permis de désigner des DS dans les entreprises suivantes :

  • Print System
  • Autajon Gradignan
  • LIS 33
  • Berjon
  • France Roll
  • Constantin
  • Baillet
  • Mauco Cartex
  • EI Presta
  • Le Clos St Emilion
  • Sud Ouest
  • d’autres désignations sont d’ores et déjà prévues dans les semaines à venir.

La Filpac-Cgt s’est rendue dans de très nombreuses entreprises afin de négocier les protocoles électoraux et distribuer des communications mais force est de constater que, soit personne ne s’y est présenté, soit ce sont à ce stade des candidats libres qui ont été élus. Pour autant, ces derniers nous questionnent régulièrement en « sous marin »…

Un nouveau protocole sera négocié le 27 février 20 à l’imprimerie SODAL par le Secrétaire général du syndicat du Livre de Bordeaux.