UFR
DÉCLARATION DU CONSEIL NATIONAL DE L’UFR FILPAC
19 juin 2017
Après un premier tour des élections législatives fortement marqué par une abstention (51,3%) jamais atteinte sous la Ve République, le score place en tête le parti du président Macron, avec 6,4millions de suffrages(14%) obtenus sur 45,7millions d’inscrits, qui suffisent néanmoins à laisser entrevoir une déferlante du parti présidentiel dans les travées de la prochaine assemblée avec une masse de députés inexpérimentés, caractérisés dans leur immense majorité par une ignorance abyssale des sujets, sévèrement cornaqués par les vieux briscards issus de LR pour appliquer, au pas de charge et à la virgule près, les mesures anti sociales concoctées de longue date par le Medef.
Si, comme c’est fortement probable, le scénario du pire pour les salariés se confirme, nous tenons à les alerter sur l’augmentation de la CSG, qui impactera lourdement le pouvoir d’achat des retraités déjà en berne (ils n’ont pas vu augmenter leurs pensions depuis avril 2013, soit il y a plus de quatre ans !) et le saccage du système de retraite par répartition.
Il n’est pas inutile de rappeler que sur le plan de la fiscalité, le gel du barème des impôts depuis 2011, jusqu’aux pseudos modifications de 2015, s’accompagnent des dispositions suivantes :
- -Suppression de la demi-part supplémentaire accordée aux veufs et veuves.
- -Fiscalisation du supplément de 10% pour les retraités ayant eu trois enfants ou plus.
- -Suppression de la demi-part supplémentaire pour les retraités ayant élevé seul un enfant pendant au moins 5 ans.
- -Instauration de la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (CASA) d’un montant de 0,3% sur les retraites imposables.
- -Augmentation de la TVA.
- -Augmentation de la CSG qui est passée à 6,6% contre 3,8% précédemment.
Une nouvelle hausse de 1,7% la CSG, dans le but de financer les allocations des non-salariés (par exemple les auto-entrepreneurs), aux dépens des retraités est préconisée dans le programme présidentiel. Ainsi, 600 000 retraités percevant entre 10 173 et 29 359 euros par an auraient une hausse moyenne de la CSG comprise entre 526 et 1046 euros annuellement selon leur tranche d’imposition.
Une réforme des retraites devrait être élaborée à la fin de l’année pour être votée début 2018 : C’est en réalité un changement systémique. Il s’agirait de mettre rapidement en place un régime unique par points, faisant basculer le système à prestations définies, dont les conditions sont connues (taux de remplacement, années de cotisations, âge légal de départ à la retraite) vers un système à cotisations définies où seul le niveau des recettes est fixé. Les retraités devant se partager les sommes disponibles. Les retraités supporteraient ainsi tous les risques liés aux changements de contexte économique. Et ce dispositif technique, fixé une fois pour toutes, échapperait au débat politique !
Les retraités français qui ont l’expérience des régimes par points, avec l’Agirc et l’Arrco, ont vu baisser le rendement de ces régimes complémentaires de 30% en deux décennies, et un système analogue est appliqué depuis 1999 en Suède, où la baisse continue des pensions et les reculs successifs de l’âge de départ à la retraite provoquent une vague de contestation. D’ailleurs le 1er ministre Suédois déclarait, en février 2012, que les actifs devraient travailler jusqu’à 75 ans s’ils voulaient bénéficier du même niveau de retraite qu’en 2011. Le président Macron se qualifie lui-même et en toute modestie de « Président Jupitérien ». Nous lui rappellerons qu’il n’y a pas loin du Capitole à la Roche Tarpéienne.
Sans aucun doute possible les retraités qui ont largement contribué, par des luttes incessantes, à bâtir le modèle social français que ce gouvernement rétrograde et réactionnaire veut dynamiter, se mobiliseront massivement pour s’engager résolument dans l’énorme mouvement de révolte populaire qui s’annonce contre ces projets régressifs.
Montreuil, le 14 juin 2017