Filpac CGT / Syndicat CGT Papète Tartas
Déclaration du syndicat CGT à l’occasion de la présentation du nouveau « directeur »
13 novembre 2024
• Tartas, le 12 novembre 2024
Mr Kayser, vous vous voyez confier la charge de succéder à un « directeur » démissionnaire qui a fini par renoncer 3 ans et demi seulement après son arrivée. Pourtant, à ses débuts, il aura su nous convaincre de sa volonté de bien faire. Il aura bénéficié en retour d’une forme de clémence et même d’une forme de confiance de la part de notre organisation syndicale. Sous notre impulsion, ce contexte favorable a permis un apaisement durable des relations, quelques rattrapages et avancées notables en matière de politique sociale. Sur quelques sujets, Mr Busnot aura su faire preuve d’intelligence situationnelle et réussi à convaincre ses commanditaires, c’est à mettre à son crédit.
Las… Dans tous les autres domaines pour lesquels il s’était personnellement engagé, le temps, les mauvais choix et l’immobilisme ont fait leur œuvre et il faut aujourd’hui se rendre à l’évidence : l’organisation et les méthodes imposées n’ont pas entraîné les résultats escomptés.
En matière de santé-sécurité, ils restent indignes d’une industrie chimique et, dans toutes les catégories de personnel (du DEX à l’ouvrier), les mentalités n’évoluent pas dans le bon sens. Les erreurs et les fautes commises n’entraînent pas de réactions appropriées. L’esquive, la négation de la réalité des problèmes et la stigmatisation de ceux qui les dénoncent deviennent la règle. Dans certains services et pour quelques individus, le management toxique reste toléré. Les plaintes parfois suivies d’arrêts de travail liées à ce phénomène se multiplient. Malgré les embauches, la fiabilité globale ne s’améliore pas, les réunions « potes » et la paperasse inutile pénalisent la réactivité et l’efficacité de la maintenance. Les ingénieures process surchargées ne parviennent pas à suppléer l’ancien rôle des agents de maîtrise jour, connaissant les installations, mais désormais chargés d’assurer la sécurité des interventions !?!
Les grands projets n’atteignent jamais les objectifs annoncés et l’on ne sait toujours pas faire travailler le bureau d’études avec les autres services en anticipant, organisant, planifiant, intégrant les phases de tests et en partageant les infos… L’ambition du mieux vivre ensemble relève de l’utopie. Faute de possibilité de dialogue et de confrontation des points de vue avec les salariés « chargés de faire », la défiance, le désengagement et l’absentéisme augmentent.
La déconnexion des « élites » avec les réalités du terrain n’a jamais été aussi grande, le pilotage et l’évaluation par indicateurs incitent à la tricherie, mobilisent du temps et des moyens qui manquent par ailleurs. Lors des évaluations individuelles (quand elles sont faites…) et dans les relations du quotidien, le paraître et la bienséance priment sur les qualifications. Les fiches de poste ont été réécrites, mais faute de volonté, il n’existe toujours aucun référentiel pour objectiver le niveau de qualification des salariés. À tous les étages, l’incompétence ou les échecs répétés ne posent aucun problème, mais gare à celui qui
« manque de savoir être » !
Monsieur le « directeur », à l’instar de Mr Busnot, tout au long de votre présence ici et lors de votre départ, vous serez jugé non pas sur vos discours, mais sur vos actes et surtout sur vos résultats. Or, comme lui, vous vous rendrez vite compte que vos moyens d’action et votre autonomie décisionnelle sont finalement très limités. Vous risquez de déchanter en découvrant que vous n’êtes au final qu’un simple capitaine d’équipage esseulé. Vous serez chargé de maintenir un cap imposé à un paquebot radiocommandé depuis les US, relayé par une « french connexion » disposant d’une réelle capacité de nuisance. Mr Busnot nous disait souvent : « il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain ». Nous sommes d’accord avec lui ;
Le problème vient de la baignoire ! C’est de ce carcan dont il faudrait s’extraire pour sortir la tête de l’eau et sauver le bébé !
Un actionnaire exigent et intrusif, des salariés désabusés, calant leur niveau d’implication sur celui donné par des managers individualistes, eux-mêmes en quête de légitimité et de reconnaissance mais incapables d’œuvrer collectivement pour les mériter : voilà le contexte auquel vous serez immédiatement confronté.
Cette entreprise mérite mieux, nous en sommes convaincus. Si vous comptez lutter à nos côtés pour défendre les intérêts et la pérennité de la Papète de Tartas et de ses salariés, la filière et l’environnement, notre syndicat vous soutiendra. Vous aurez besoin pour cela à minima de détermination, de constance, de franchise et de courage.
Soyez assuré que de notre côté, nous n’en manquerons pas !