Filpac CGT

Disparition de notre camarade Nicolas Faucher

4 juin 2024

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Montreuil, le 4 juin 2024


Encore sous le choc du décès brutal de notre camarade Nicolas Faucher, la Fédération tient à saluer la mémoire de l’homme et le militant exceptionnel qu’a été notre camarade Nicolas.

Engagé syndicalement dans son entreprise comme délégué syndical, secrétaire de son syndicat, élu au comité d’entreprise européen, Nicolas ne comptait pas ses heures ni son temps pour la défense des travailleurs et de notre organisation.
Investi pleinement dans l’interpro auprès de son UD, Nico fut formateur CGT, conseiller du salarié, membre de la CE de l’UD, il était de tous les combats et paraissait infatigable.

Ce fut lors des 120 ans de la CGT, fêtés à Limoges, qu’il fut remarqué par la direction fédérale et confédérale pour ses talents d’organisation et de gestion de ce type d’évènement.
Dès lors, son arrivée à la fédération comme secrétaire à l’organisation et à la vie syndicale devint une évidence pour toutes et tous. Il occupa cette responsabilité comme secrétaire fédéral de 2015 à 2022.
Il fallut batailler fort pour que ses amis et camarades le laissent partir à Montreuil, en particulier ses deux comparses à qui nous pensons fort Juju et Anto. Il fallut faire preuve de beaucoup de persuasion pour qu’il quitte Limoges et ses environs pour venir dans l’enfer parisien.
Très vite, il prit pleinement possession de son mandat fédéral et remit la politique de l’organisation dans une fédération en proie aux tensions internes, en particulier dans ce que nous avons coutume de nommer le secteur « Baffes et Loisir » !
Nicolas ne se laissait pas facilement impressionner. Face à la testostérone de certains, il répliquait par les neurones mais il n’était pas en reste quand il fallait montrer l’engagement le plus absolu y compris physique, comme dans sa jeunesse sur un terrain de rugby. Il fut respecté par tous pour cet engagement sans faille, y compris par les vieux « grognards » …
Son côté pragmatique, patiné d’un fond politique important, Nicolas était sur tous les fronts au plus près de celles et ceux qui luttent pour leur emploi, leur condition de travail, leur salaire : de Chapelle Darblay, à Wizernes, à Paris-Normandie et tant d’autres.
À la papeterie d’Arjo Wizernes, il mit en place avec l’avenir social un camping solidaire, il apportait régulièrement le nécessaire au soutien d’une lutte incroyable et inédite et de plus de 1 615 jours d’occupation jour et nuit de l’usine. À Chapelle Darblay, dès le début de la lutte, Nicolas fit usage de son extraordinaire réseau pour mettre Véolia autour de la table et fit venir le directeur France des opérations de cette multinationale sur le site, un soir de rassemblement et de débat.
Grace à lui, le camion de la Filpac sillonnait les routes de France devant les entreprises en lutte mais aussi lors de toutes les manifestations contre les réformes des retraites, les lois Travail et de casse de nos conquis sociaux, avec quelques mêlées a la clé.

Enfin, Nicolas fut l’instigateur et l’artisan d’une véritable rencontre et histoire d’un partenariat étroit avec l’imprimerie Rivet et notre fédération. Il y aurait tant à écrire et à dire sur l’immense travail militant de Nicolas que ces quelques lignes ne peuvent lui rendre tout le mérite qui lui est dû. Épris de liberté, entier dans sa vie de militant comme personnelle, Nicolas n’était pas un militant consensuel. Il était de ceux pour qui la parole donnée doit être respectée, cette franchise paysanne qu’il revendiquait était sa force.
Il partit de la fédération pour reprendre sa liberté de penser et de vivre son militantisme généreux et vrai que les calculs et disputes politiciennes de Montreuil confisquent trop souvent. 

Pour celles et ceux qui l’ont fréquenté, il était un bon vivant, fier des produits de son terroir qu’il ramenait régulièrement à la fédération pour de gros gueuletons rabelaisiens arrosés de bons vins dénichés par son pote Julien. Il avait aussi cette fierté de nous régaler quand nous allions dans sa région.
Sa brutale disparition nous heurte et chacune et chacun d’entre-nous a dû mal à réaliser.

Nos pensées vont avant tout à sa famille, sa maman et son frère, sa compagne, ses amis, ses proches et à tous les camarades qui ont cette peine immense d’avoir perdu un être cher et tellement attachant.

Au revoir Camarade.