Filpac CGT / Syndicat CGT DS Smith La Rochette / UD CGT Savoie
DS Smith La Rochette : une journée d’actions pour défendre l’emploi et l’avenir du site
11 décembre 2025
• Chambéry, le 10 décembre 2025
Face à l’annonce brutale et injustifiée de la fermeture du site DS Smith La Rochette, la CGT Savoie, les salarié·s et les élu·es se sont mobilisé·es ce 10 décembre, en Savoie et à Paris, pour exiger transparence, alternatives et défense de l’emploi. Alors qu’International Paper tente d’imposer une fermeture financière sans recherche de solutions, cette journée d’action vise à obtenir des garanties concrètes pour l’avenir du site et des salarié·es.
À Bercy, l’État appelé à intervenir pour garantir l’avenir du site
Ce mercredi 10 décembre, une délégation rassemblant représentants du personnel, organisations syndicales (CGT et FO), élu·es parlementaires et collectivités territoriales a été reçue au ministère de l’Industrie par le ministre Sébastien Martin. La CGT était représentée par Carlos Dos Santos (délégué syndical DS Smith La Rochette), Cédrick Laparlière (représentant Filpac) et Kévin Dos Santos (secrétaire général CGT Savoie), qui ont exposé la situation préoccupante du site DS Smith La Rochette, menacé de fermeture sans justification industrielle crédible. Il a été rappelé que le groupe International Paper n’a mené aucune recherche sérieuse de repreneur, en contradiction totale avec l’esprit de la loi Florange. Aucun acteur majeur (Saica, Rossmann, Smurfit, VPK…) n’a été sollicité, malgré un outil industriel encore viable et des compétences reconnues. Il s’agit purement et simplement d’un choix financier.
La délégation a également souligné l’importance d’explorer rapidement la piste d’un investisseur sérieux, capable non seulement de moderniser l’outil existant mais aussi d’envisager, si nécessaire, une implantation industrielle attenante à la zone de stockage dont dispose le groupe à Aiton.
Dans cette perspective, les représentants ont demandé à l’Etat de créer les conditions permettant d’avancer concrètement. Les attentes formulées ont porté sur :
- La création d’un comité de suivi réunissant collectivités, organisations syndicales, services de l’Etat et la direction de DS Smith, afin d’assurer une transparence totale du processus quelle que soit l’issue ;
- La mise en place d’un accord de méthode, garantissant un véritable dialogue social et des expertises réellement indépendantes ;
- L’organisation d’un conférence économique et sociale départementale, indispensable pour anticiper les mutations industrielles et sécuriser durablement l’emploi en Savoie.
Le ministre s’est engagé à saisir la Préfète de Savoie afin d’activer rapidement de cadre de travail.
A Puteaux, une direction qui se dérobe aux interpellations
A 11h, une délégation intersyndicale (CGT et FO) s’est rendue au siège de DS Smith à Puteaux pour obtenir des explications sur l’absence de recherche de repreneurs. La direction, informée de cette initiative, a quitté les lieux avant l’arrivée des militants, ne laissant que la responsable des relations sociales assurer la réception.
Les échanges ont révélé une situation particulièrement préoccupante : la direction locale affirme ne disposer d’aucun levier ni pouvoir de décision, renvoyant systématiquement vers le siège, tandis que celui-ci renvoie en retour vers La Rochette. Au final, chacun se défausse, personne n’assume la moindre responsabilité et aucune réponse concrète n’est apportée sur la fermeture ou sur la recherche de repreneurs. Cette confusion organisée est renforcée par l’intervention du cabinet Alixio, dont l’action apparaît entièrement orientée vers la validation d’un scénario de fermeture déjà décidé.
Face à cette opacité et à l’absence d’interlocuteur réellement responsable, la délégation a réaffirmé la nécessité d’un calendrier de négociation élargi, seule condition permettant d’examiner sérieusement des alternatives crédibles.
En Savoie, les salarié·es en grève pour défendre l’emploi et l’avenir de La Rochette
Dès 10h, les salarié·es de DS Smith étaient en grève sur le site de La Rochette pour maintenir la pression. Derrière le slogan « Chaque emploi perdu est une famille qui tremble », ils·elles ont construit un mur symbolique de cartons portant les noms et anciennetés de toutes et tous, rappelant leur attachement au site et leur refus d’une fermeture injustifiée.
La CGT Savoie rappelle que le site est techniquement et économiquement viable. Ce sont des décisions sur plusieurs années dénuées d’investissements qui fragilisent l’avenir de La Rochette, non les performances du site ni le travail des salarié·es.
Dans une filière « papier-carton » durable sur le plan écologique et pourtant fortement touchée par les restructurations, la sauvegarde d’un site rentable en Savoie constitue un enjeu majeur de souveraineté industrielle.
Des alternatives existent à condition qu’elles soient recherchées sérieusement, avec transparence et sous contrôle des représentant·es des salarié·es.


