Union Fédérale des Retraités
ENSEMBLE N°94
22 décembre 2019
Tous ensemble…
1993, 2003, 2007, 2010 : autant de réformes en série qui, selon les chantres de la société libérale, étaient sensées permettre de sauver notre système de retraites en allongeant, évidemment, la durée de travail aussi bien du public que du privé.
Pour mémoire, notre système, un des meilleurs au monde, est à prestations définies, fondé sur la répartition, sur la solidarité intergénérationnelle et est composé de régimes de base ou spéciaux en annuités issus de luttes sociales.
Alors, sous couvert d’équité, opposant les salariés du public à ceux du privé et avec l’aide des médias, le gouvernement, le patronat et la CFDT proposent de fondre les 42 régimes de retraites existants en un seul régime en instaurant un système de retraite à points intégral, (Arrco et Agirc étant un exemple de régime en points) tout en raflant, au passage, les sommes excédentaires de certains régimes dits spéciaux.
La mobilisation du 5 décembre a prouvé, si besoin était, que les salariés, les retraités, dans leur immense majorité, ne sont pas dupes. Un simple calcul d’une retraite par points par rapport aux 25 meilleures années de travail ne fait pas de doute.
Alors luttons tous ensemble car sinon, une fois de plus, le perdant sera…
Ne nous faisons pas d’illusions, le but est de permettre aux systèmes bancaires et assurantiels de mettre en place un système de santé et de retraite par capitalisation. Car, ce qui est également en jeu, c’est l’avenir de la Sécu, le but étant de nous amener vers une couverture maladie à minima, le restant étant gérer par les tenants de la finance.
Quitte à me répéter, nous sommes tous concernés par cette bataille, même si le discours gouvernemental se veut rassurant. En effet, il est clairement affiché que, si cette réforme devait passer, la part de la richesse consacrée aux retraites restera bloquée sous le seuil des 14 % du PIB.
Voilà les faits, mais les causes sont rarement évoquées.
Une des causes principales est la crise du système économique actuel qui, pour survivre, n’a comme variable d’ajustement et comme objectif que la disparition de notre modèle social, précariser actifs et retraités, aidé en cela par la politique gouvernementale qui privatise, sur l’autel du système capitaliste, des pans entiers de fleurons industriels et de services rentables qui nous appartiennent.
La CGT a des propositions, des revendications. Malheureusement, trop souvent les documents contenant ces propositions et revendications restent dans les cartons au sein des UD ou UL, voire dans nos syndicats.
Quid de la bataille des idées ? Et comment argumenter et mener la bataille des idées ? Quelques pistes : l’amélioration de la situation de l’emploi et du pouvoir d’achat ; que l’État compense les cadeaux de cotisations sociales qu’il fait au patronat ; que l’on supprime les parachutes dorés et autres retraites chapeau ; que l’on mette à contribution les revenus du capital… dans un premier temps.
Le XIe congrès de notre UFR, qui s’est tenu en septembre, a été un riche moment de partage et d’amitié mais également d’orientations. Notre CN des 19 et 20 novembre a réfléchi à la manière le plus efficace possible de les mettre en application.
Il nous faut également préparer le Congrès fédéral ainsi que celui de l’UCR, sachant que les deux se tiendront en 2020. Du pain sur la planche !
En attendant, l’UFR et moi-même vous souhaitent, à vous et à vos proches, d’excellentes fêtes de fin d’année.