Filpac CGT / Comité général Martigues 2024
Face au risque de submersion par l’extrême droite, relevons la tête !
16 avril 2024
• Martigues, le 3 avril 2024
La vague réactionnaire qui déferle sur la majeure partie de la planète occupe l’espace que lui laisse un néolibéralisme dominant l’économie mondiale, à la façon d’un intégrisme de marché, qui ne tolère nul compromis, nulle résistance ouvrière et sociale, syndicale, associative, politique.
Notre pays, comme de tant d’autres, connaît l’ascension sournoise de cette extrême droite. La nôtre a entamé sa marche sur le pouvoir depuis son premier score électoral significatif, en 1984. Quarante ans de progression ne constituent nullement un effet de surprise, pourtant la résistance tarde à se manifester.
C’est que l’extrême droite semble intégrée au néolibéralisme violemment antisocial et réactionnaire, lequel s’en prend à tous les compromis mis en place après-guerre, sur la base du programme du Conseil national de la Résistance.
En plus de l’agression libérale, l’extrême droite représente un danger spécifique.
• L’extrême droite tente de donner un drapeau au désespoir, à la peur du déclassement, à la souffrance au travail, générés par un management libéral qui organise la concurrence de tous contre tous, la précarité, l’incertitude du lendemain, la réorganisation permanente des entreprises et le challenge organisé par le numérique et l’IA. Le tout dans le cadre d’un recul général et permanent de la rémunération du travail.
• L’extrême droite organise la panique identitaire – « On est chez nous », « Dehors les étrangers, les immigrés et ceux qui en sont solidaires ».
• L’extrême droite se pose en alternative à l’organisation des intérêts de la classe ouvrière, la CGT. Elle prétend lui substituer une communauté d’identité et de préférence nationale, d’origine ethnique, et de principes réactionnaires fondés sur la nostalgie d’un passé mythique.
• L’extrême droite d’aujourd’hui, des Le Pen, Meloni, Milei, Trump ou Narendra Modi, dans sa diversité, a comme base commune l’adhésion à un facho-capitalisme aux nuances nationales variées, qui toutes encouragent la violence de l’État contre les conquêtes sociales et les organisations de résistance.
• L’extrême droite trouve un terreau fertile dans l’industrie de destruction qu’est la production de guerre, et dans l’idéologie nationaliste et militariste digne de l’atmosphère qui prévalait en 1914, à la veille de la Première Guerre mondiale, puis une fois encore en 1939.
L’Union européenne est-elle encore digne de son mandat ?
Camarades, contre l’extrême droite, relevons la tête !
• À nous d’impulser la pratique de l’entraide et de la solidarité, à nous de l’opposer à l’organisation de la panique identitaire, au repli nationaliste et au rejet de l’étranger, de celle ou celui qui dérange par sa différence.
Prenons l’engagement suivant : tout acte, toute situation, tout événement, ceux que nous rencontrons ou qui nous sont apportés par l’actualité, en France ou ailleurs, doivent déclencher de notre part communication, action, pratique de rassemblement antiraciste, antifasciste.
• À nous de descendre dans l’arène, de rentrer dans le débat imposé par le pouvoir – l’extrême droite contre l’immigration – pour rompre avec le consensus du rejet de l’étranger : affirmons à toute occasion les liens de fraternité et de solidarité qui unissent ou qui doivent unir les femmes et les hommes des classes laborieuses.
Reconstituons l’arc humain de l’entraide sans distinction d’origine, pratiquée sur la base de nos intérêts communs, immédiats et généraux qui font société, celle des droits de l’homme !
• À nous de démontrer ensemble qu’un autre avenir existe :
non, l’apocalypse guerrière et d’extrême droite n’est pas la seule alternative, à la condition expresse que nous relevions la tête. Affirmons tout haut que nous voulons un autre monde. Un monde qui n’a pas peur de l’autre, qui en fait la diversité et la richesse.
• Organisons la transmission intergénérationnelle, un réseau CGT d’informations permanentes contre l’extrême droite, afin de nous armer collectivement et d’alimenter la résistance et la riposte actives, dès à présent.
Comité général Filpac CGT
Martigues, le 3 avril 2024
