Filpac-Cgt
L’ÉQUIPE, une lutte emblématique !
22 janvier 2021
Cela fait onze jours que les salariés de L’Équipe sont en grève, onze jours que la direction s’entête dans son plan de destruction des emplois et des droits (RTT, salaires).
Ce mouvement social d’une rare intensité chez un quotidien, est à la mesure des attaques portées contre les salariés de ce journal, dont tout le monde s’accorde à dire qu’il représente un titre d’exception, mais dont la pérennité est aujourd’hui menacée.
Au prétexte de la crise de la presse écrite, liée à la situation sanitaire et à la transformation numérique de l’information, la direction de L’Équipe tente d’imposer un plan d’économies consistant en la baisse des salaires, l’augmentation du temps de travail et une charrette de licenciements dans ce qui reste de la rédaction.
Celle-ci bénéficie du soutien affiché de personnalités et de sportifs de tous bords. Mais
la famille Amaury, qui fait partie des 500 plus riches du pays, reste sourde à ces appels, en vertu de l’éternel mépris des privilégiés pour ceux qu’ils ne considèrent que comme des rouages au service de leurs profits familiaux.
Nous ne manquons jamais de le rappeler : une poignée d’actionnaires milliardaires possédant 90 % des titres d’information dans notre pays, non seulement continuent sans état d’âme à accroître leur fortune au rythme de la destruction des emplois et de la casse de nos droits sociaux, mais font peser une redoutable menace sur l’avenir de notre démocratie.
En restreignant de plus en plus les moyens de l’information, en transformant nos journaux en vulgaires supports publicitaires, ces grandes fortunes abandonnent le traitement de l’actualité aux GAFAM et aux réseaux sociaux, dont on sait à quel point ils propagent des informations erronées, non sourcées, non vérifiées, des thèses complotistes et d’extrême droite. Notre fédération ne cesse d’interpeller les pouvoirs publics et la ministre de la Culture sur ce péril !
Rappelons enfin que la direction de L’Équipe qui pleurniche aujourd’hui sur la réduction des ventes n’a cherché aucune solution pour préserver une distribution pluraliste de la presse, ce que n’ont pas davantage fait la quasi-totalité de ses consœurs. Bien au contraire, elle a acté la liquidation de la Société d’Agence de Diffusion (SAD), cette décision du tribunal des patrons privant deux des plus grandes métropoles françaises de distribution de la presse pendant plusieurs mois.
Les salariés de L’Équipe, qui sont de vrais professionnels, ont un projet éditorial qui permettrait de regagner du lectorat, d’autant que les grands événements sportifs prévus après l’épidémie laissent présager un important engouement populaire.
La Filpac-Cgt affirme son soutien plein et entier aux confrères de ce titre indispensable et emblématique du savoir-faire et du pluralisme de la presse, en cette période où nous ne devons surtout pas laisser l’angoissante situation sanitaire servir d’alibi à la destruction des emplois et à la réduction des libertés fondamentales.