Estmédia-Cgt
Les vœux de Philippe Carli décryptés
4 février 2023
Houdemont, le 3 février 2023
Les vœux de Philippe Carli
décryptés par l’EstMedia-CGT
Souhaiter une bonne année, de la réussite au moment de la nouvelle année est une tradition. Quelques mots à l’oral ou à l’écrit pour dire des choses positives et sympathiques.
Sauf pour Philippe Carli qui a d’ailleurs envoyé in-extremis sa version des vœux le 30 janvier aux salariés du groupe.
Passées les trois premières phrases le message se veut moralement dévastateur. L’énumération de mauvaises nouvelles s’enchaine et les menaces se dévoilent au grand jour.
« En dépit des efforts de chacun, les hausses spectaculaires du coût du papier, de l’énergie et du transport ont impacté durablement notre groupe qui est de nouveau en perte en 2022 ». Décryptage : les efforts des salariés n’ont servi à rien, les mauvais résultats ne sont pas de leur fait mais ils vont devoir en faire encore plus pour que le groupe retrouve l’équilibre et fasse du profit.
« Cette situation n’est pas uniquement conjoncturelle mais clairement structurelle ». Décryptage : « vous êtes trop payés, vous avez trop d’avantages ».
« Je n’envisage pas de remettre en question la stratégie de développement et de croissance que nous avons définie ensemble ». Décryptage : Philippe Carli n’a pas l’intention de freiner sa stratégie de rationalisation des coûts ni de poursuivre la compression des effectifs. La dégradation des conditions de travail des salariés n’est visiblement pas « sa raison d’être ».
« Pour préserver l’emploi nous devons accélérer la transformation de nos entreprises en se dotant de statuts sociaux qui préparent l’avenir ». Décryptage : le patron du groupe de presse annonce clairement une casse des statuts sociaux.
Une drôle de façon de souhaiter une bonne année à des salariés qui subissent depuis trop longtemps des détériorations de leurs conditions de travail, qui sont soumis à une hausse de la charge de travail avec des effectifs fondant comme neige au soleil, qui s’entendent dire à longueur de journée que leur investissement professionnel n’est jamais suffisant pour remettre les comptes des entreprises à flot. Les salariés ne sont pas responsables de la conjoncture économique qu’ils subissent eux-aussi dans leur quotidien. Ils ne sont pas responsables des mauvaises décisions ou absences de décisions prises depuis de nombreuses années par les dirigeants qui se sont succédé à la tête du pôle presse et par l’ensemble des patrons de presse.
Carli, ils ne font que subir votre stratégie « de développement et de croissance ».
Alors permettez-nous M. Carli de vous présenter à notre tour tous nos vœux pour cette nouvelle année. Nous vous souhaitons de toujours pouvoir travailler avec des salariés motivés, impliqués dans leur travail, qui ne comptent pas leurs heures et sont dévoués à leurs entreprises. Mais les salariés vous-intéressent- ils ? Ces mêmes salariés qui vous permettront de « réussir » votre saison 2, de mener à bien votre feuille de route et de toucher votre prime de sortie quand cette dernière sera terminée. La casse des statuts était de toute façon à votre programme et le contexte économique n’y change rien. Nous vous rappelons aussi que la saison 1 s’est terminée avec une économie de 20 millions de plus que prévu. Où sont-ils passés ?
Comme vous prônez le dialogue social sachez M. Carli que les délégués de l’EstMedia-CGT mettront tout en œuvre pour que vos vœux soient pieux. Sur ce, bonne année à vous aussi !