Filpac-Cgt

LETTRE FÉDÉRALE numéro 24
Après le 9 octobre un seul agenda social est possible : celui des luttes

22 octobre 2018

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Après le 9 octobre un seul agenda social est possible :
celui des luttes pour nos salaires,
nos emplois,
nos retraites,
nos revendications sociales.

À l’ère du libéralisme débridé, l’idée d’un dépassement du vieux monde, aux antagonismes de classes soi-disant périmés, se répand.

Et si les puissants feignent de tolérer encore les derniers oripeaux de cette forme d’organisation d’un monde du travail en pleine régression, c’est pour mieux accompagner les actionnaires dans leur jeu de massacre social et pour mieux les servir au banquet gargantuesque de la finance où ils se gavent inlassablement.

Exit donc le syndicalisme de transformation sociale !

Hypnotisées sans doute par ce spectacle édifiant, certaines confédérations syndicales ont fait le choix de l’accompagnement social-libéral en abandonnant toute référence à un changement de société par une sortie du capitalisme pour s’orienter plutôt vers une négociation « sociale » devenue l’alpha et l’oméga de leur doctrine.

Elles vont même jusqu’à envisager d’avoir « une réflexion commune avec le patronat sur le modèle économique et social en Europe » et  vont jusqu’à affirmer que « le dialogue social est un facteur de progrès profitant autant aux entreprises qu’aux salariés ». En quelque sorte, l’entreprise deviendrait, pour eux, une communauté d’intérêt devenue la symbiose parfaite entre les intérêts du capital et ceux du travail !

Quant à ceux qui refusent cette soumission au pouvoir patronal, ils subissent l’acharnement de la répression de l’appareil policier et judiciaire d’État, depuis longtemps au service de l’argent, à l’instar des 350 militants cheminots menacés d’exclusion statutaire et des dizaines de camarades d’EDF trainés devant la justice pour acte de grève.

La CGT : dernier rempart contre la vague libérale ?

La CGT, ainsi que notre fédération, ne partagent pas la toquade de ces sirènes du camp de la résignation et du dialogue social « collaboratif ». Loin de cet abandon d’un syndicalisme de classe, donc de masse, elles restent à l’offensive, ne souffrant d’aucun doute dans leurs convictions.

L’appel du 9 octobre de nos syndicats le démontre et, dans un nombre d’entreprises toujours plus important, la mobilisation rime bien souvent avec arrêts de travail. Kimberly, International Paper, UPM en sont des exemples concrets.

En effet, loin des incantations « pseudo-révolutionnaires » de certains, préférant un front « social » de gala défilant au son de la techno-parade, les syndicats de la CGT, dont ceux de la Filpac, construisent au quotidien, dans les entreprises, avec les travailleurs, la riposte sociale à tous les mauvais coups du patronat et de son gouvernement.

Tous ensemble oui ! Mais pas avec n’importe qui…

Si la convergence des idées syndicales et l’empilement des luttes qui s’en suivrait reste un objectif fondamental pour la mise à bas de la doctrine capitaliste, ce n’est sûrement pas en ânonnant « syndicalisme rassemblé » que nous rassemblerons les travailleurs face au patronat.

La recherche permanente de l’unité syndicale, comme facteur de confiance et d’efficacité de l’action syndicale pour les travailleurs, ne peut pas s’effectuer dans la négation des identités syndicales respectives. En effet, rien ne serait plus troublant et source d’écœurement pour les salariés que de laisser considérer que le monde syndical est un et indivisible.
L’unité n’est pas l’unification !

Après le 9, que fait-on ?

Les travailleuses et les travailleurs exigent maintenant des négociations collectives construites sur les bases du cahier revendicatif syndical défendu à partir d’un rapport de force établi par les collectifs concernés.

Ils refusent de se voir imposer des « négociations sociales » échafauder dans les arrières cuisine du patronat et niant la réalité sociale.

Le prolongement des mobilisations du 9 octobre se construit donc déjà dans les entreprises, au sein des services publics et dans les territoires par des actions syndicales diverses et des luttes toujours plus nombreuses et rassembleuses.

Pour les militantes et militants de la CGT, c’est définitivement NON !
Pour les prochaines journées d’action, le mot d’ordre reste le même :
La régression sociale ne se négocie pas !