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Locales 2018,Ce virage numérique mal amorcé, il va falloir le négocier
26 janvier 2018
Notre nouvel outil éditorial Eidos qui permet d’écrire simultanément pour le web et le papier existe ailleurs. Mais nous serons les seuls en France à écrire d’abord pour le web. Avec des infos fraîches en live et gratuites. Que va-t-il rester à notre bon vieux journal papier ?
Au même moment surgit un nouveau visage du dialogue social qui fait fi des accords d’entreprise négociés et de leurs annexes ! Bonne année quand même ! Dialogue social où es-tu passé ? Dialogue signifie entendre et non simplement écouter.
Ce qui est programmé, c’est bien le déploiement d’Eidos, avéré « indispensable » à la monétisation. Les bénéfices n’iront pourtant pas dans les poches des salariés. Un outil qui bouleverse déjà et bouleversera encore les organisations à venir. Pourtant la période des tests n’est ni terminée, ni validée… Pourquoi alors, la recentralisation des SR, la création du nouveau poste de SR Multimédia, avec une fiche emploi fantôme sont-ils déjà engagés ? Voire avec déjà des propositions à la clé non chiffrées ! L’automatisation créera bientôt des produits numériques sans intervention humaine sortis de la base de contenu unique. C’est le data journalisme ! Et la question de déperdition de la qualité éditoriale, dans tout ça ? Le format d’écriture du web pris comme modèle ? Quel modèle ? Celui des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) ? Parlons-nous bien du même journal, celui « de la commune au monde » ?
Que restera-t-il du lien avec le territoire ?
Combien d’agences ont fermé, combien de postes de secrétaires supprimés, combien de distributeurs disparus ? A qui le tour ? Le prix du papier s’envole. Puisque l’outil ne répond pas, une fois de plus, à ses promesses de gain de temps, le regroupement d’éditions permettrait, lui, l’économie d’une cinquantaine de pages. Au final une rotative à disparaître. Combien d’ouvriers en moins ? Moins toujours moins, de personnel. Au fait, qui réalise le journal ? Davantage de web journalisme alors que la direction compte « tout de même » garder le nombre de ses abonnés papier, ceux qui nous permettent de vivre. Pour le moment…
Réaliser des économies, au fond c’est de cela dont il est question. Ces stratégies ne contribueraient-elles pas à l’érosion calculée de la diffusion, en s’arqueboutant sur le prétexte d’une presse moribonde… Un acharnement de la part de la direction à passer en force, au nom du nouvel « Eldorado » : l’expérimentation permanente. N’oublions pas que la réussite d’un tel projet dépend avant tout de ceux qui œuvrent au quotidien. L’orchestration du journal papier à minima est bien en route pour pouvoir fournir un journal virtuel, bien virtuel. Un exercice de grand écart au-dessus du vide.
Non, le journal n’est pas juste un produit économique « car Ouest-France n’a pas été fondé pour le pouvoir, l’argent ou les honneurs, mais pour défendre et promouvoir les valeurs essentielles sur lesquelles se fondent à la fois la personne et la démocratie… » In memoriam.
Pour la CGT, être présent sur le web, oui, mais sûrement pas avec de tels leviers.La digitalisation doit se faire par et pour l’Homme. A l’heure du questionnement sur le « Vivre Ensemble « Nous posons le débat de la confiance à redonner en chacune des compétences et des apports personnels de tous pour un avenir consolidé. Oui à une presse dynamique, actuelle et soucieuse de son avenir. Mais dans le progrès partagé entre tous.