Intersyndicale La Voix du Nord
POUVOIR D’ACHAT : TOUJOURS PAS D’EFFORT
11 décembre 2018
Alors que le coût de la vie ne fait qu’augmenter, alors qu’aucune augmentation générale des salaires n’a été accordée à La Voix du Norddepuis 2012, alors que les inégalités salariales se creusent dans cette entreprise, alors que l’on nous en demande toujours plus, la direction a opposé un niet catégorique aux revendications portées par les syndicats lors des négociations annuelles obligatoires. Pas d’augmentation générale, même pas de prime symbolique pour tous, seulement une primette pour les plus bas salaires.
Il nous semblait que les questions liées au pouvoir d’achat étaient un petit peu dans l’air du temps…
Il nous semblait que pas mal d’entreprises avaient déjà entendu le message (cf les 2,2% d’augmentation générale accordés tout récemment chez Toyota à Onnaing)…
Visiblement pas à La Voix du Nord.
Nous sommes conscients de la situation économique de l’entreprise. C’est pour cette raison que nous étions prêts à accepter le principe d’une prime plutôt qu’une augmentation générale des salaires.
Nous demandions que 2% de la masse salariale (soit environ 900 000 euros) soit consacrée à l’attribution de primes pour l’ensemble des salariés. Un chiffre qui nous paraît raisonnable au regard de l’excédent brut d’exploitation attendu (nous considérons toujours ce montant négociable). En 2017, l’EBE était de 12M€ qui devrait être proche de celui de 2018.
Mais la direction, représentée par Marien Bonieux, directeur général délégué, ne veut pas bouger d’une enveloppe de 150 000 euros (soit 0.33% de la masse salariale). La direction reste inflexible, et ne cherche même pas à revoir sa copie dans un semblant de geste de négociation. C’est ça et pas autre chose nous dit Marien Bonieux.
Le message adressé aux salariés de cette entreprise est particulièrement désastreux. Et surtout inaudible.
Nos salaires n’ont pas été revalorisés (hors quelques contreparties dans le cadre du PSE) depuis 2012. Pendant cette période, l’inflation a augmenté de +5,3%. Le seul prix des carburants a augmenté pendant cette période de 25% pour le gas-oil et de 12,6% pour l’essence. Les remboursements kilométriques, eux, n’ont pas été revalorisés. Sans oublier le gaz, l’électricité, les loyers, etc. A cette baisse de pouvoir d’achat, les journalistes ont également pu constater l’an passé une baisse de 130 euros sur leur prime droit d’auteur.
Et puis quand on parle de prime, on pourrait évoquer les 53 977 euros d’augmentation que les 10 plus grosses rémunérations de l’entreprise se sont partagées entre 2016 et 2017.
Sans oublier les fortes augmentations des prestations de service passées de 200K€ à 800K€ en 3 ans remontées au groupe Rossel. Tout cela peut paraître éloigné des préoccupations de La Voix du Nord. Pas tant que ça. Car quand il s’agit de trouver de l’argent pour certains on en trouve, crise ou pas crise… Pour toutes ces raisons, les salariés de cette entreprise ne peuvent accepter le principe d’une prime « Voix du Nord » basée sur une enveloppe aussi faible.