Filpac CGT

Recyclage carton, papier : idées reçues et logiques financières absurdes

22 mai 2025

Partagez :
Partager sur Facebook
Partager sur Twitter

• Montreuil, le 22 mai 2025


Halte aux idées reçues
Il faut le rappeler avec force : plus de 80 % des emballages en carton sont aujourd’hui recyclés. Et ce chiffre n’a rien d’un hasard. De nombreuses industries du secteur sont pleinement intégrées dans la chaîne du recyclage, contribuant ainsi à une véritable économie circulaire.
Contrairement à ce que certains aiment faire croire, l’industrie papetière ne détruit pas les forêts pour produire de la pâte à papier. Bien au contraire, elle joue un rôle essentiel dans l’entretien raisonné des massifs forestiers. Une forêt bien gérée, c’est une forêt moins vulnérable aux incendies. Et chaque feu évité, c’est un écosystème préservé.
Les efforts en matière d’écologie sont réels. Le Centre technique du papier de Grenoble mène depuis des années un travail de recherche important pour réduire la consommation d’eau dans la fabrication du papier. Et il faut savoir qu’aujourd’hui, 90 % de l’eau utilisée dans nos papeteries est restituée plus propre qu’à son arrivée dans le processus industriel. Les installations évoluent également : de plus en plus de papeteries sont équipées de chaudières de cogénération. Elles produisent de la vapeur, de l’électricité, et permettent de valoriser les déchets. Voilà une réponse concrète aux enjeux énergétiques et environnementaux.

Les logiques financières ne sont pas durables
Mais ne soyons pas dupes : des incohérences subsistent. En matière d’écologie, il est absurde que le papier ne soit pas produit au plus près des cartonneries. Produire localement, c’est aussi réduire le poids des transports dans le bilan carbone. La réduction des déchets passe également par l’allègement des grammages dans les emballages papier. Or, la logique financière a poussé à la fermeture de nombreuses machines et de sites de production de proximité. L’exemple de Tetra Pak à Longvic est édifiant : le groupe veut fermer le site pour délocaliser en Turquie. Objectif ? Augmenter les profits, au détriment de l’écologie, des emplois et des droits des travailleuses et travailleurs. Ce cas n’est malheureusement pas isolé. C’est le symptôme d’une stratégie à courte vue, dictée uniquement par les exigences des actionnaires. Il est donc urgent de réorienter notre politique industrielle. La France, comme l’ensemble des pays européens, doit retrouver une industrie de proximité, capable de répondre aux besoins réels de la population, et non aux injonctions de la rentabilité immédiate. Enfin, il est inacceptable que la gestion de la récupération des vieux papiers soit aujourd’hui confiée à des sociétés privées, qui dégagent de juteux bénéfices sur le dos des citoyens. Là aussi, une reprise en main publique s’impose, au service de l’intérêt général.

Cédrick Laparlière, responsable fédéral secteur Papier-Carton Filpac CGT