Filpac-Cgt

Un congrès mondial pour un syndicalisme offensif et d’actions !

28 juin 2018

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UNI Global Union

Un congrès mondial pour un syndicalisme
offensif et d’actions !

À Liverpool, du 17 au 20 juin dernier, plus de 2500 délégués, provenant de 111 pays et représentant plus 460 organisations pour 20 millions d’adhérents, étaient réunis pour définir leurs orientations communes pour les quatre prochaines années.

La délégation CGT comprenait une vingtaine de membres représentant les fédérations du Commerce et Services, des Banques et Assurances, des activités Postales et de Télécommunication, de l’Intérim, des Sociétés d’Étude ainsi que notre fédération.

Si certains dénigrent le syndicalisme international en le considérant, au mieux comme un supplément d’âme, au pire comme du tourisme syndical, c’est qu’ils n’ont jamais appréhendé ce dernier comme un axe fort de solidarité et de fraternité entre les peuples.

Pourtant, dès sa création, le syndicalisme a tenté de créer des relations entre travailleurs de tous pays et de tous continents. Marqué par une dimension idéologique fondamentale pour la justice sociale et la Paix entre les peuples, ce syndicalisme reste un ardent défenseur de la dénucléarisation de la planète et d’une paix durable.

Un monde en récession démocratique et social :

Au cœur des débats de ce congrès mondial, toutes les intervenantes et intervenants ont fait état d’un recul très important de la démocratie, du respect des droits de l’Homme et du fait syndical.

La globalisation financière de l’économie au profit d’une infime minorité d’ultra-riches se fait sur le dos des travailleurs et au détriment de l’environnement.

L’extension des conflits armés en Afrique ainsi que les menaces qui pèsent sur le Moyen-Orient, le Proche-Orient ou encore l’Asie sont, en grande majorité, liés à la sempiternelle lutte que se mène les grandes entreprises de la planète pour leurs prises d’intérêts particuliers soutenues dans leur guerre commerciale par les États occidentaux.

Les témoignages, souvent poignants, de syndicalistes turcs, indiens, tunisiens, colombiens, argentins (et malheureusement la liste est loin d’être exhaustive !), font états d’emprisonnements et de meurtres de syndicalistes, du retour de l’exploitation du travail la plus abjecte et de l’esclavage ainsi que de destruction massive des droits sociaux obtenus par la lutte des travailleurs lors du précédent siècle, notamment en Europe.

Nos camarades palestiniens ont fait état de la situation insupportable imposée au peuple de Palestine. Il est à noter que la Filpac-Cgt, ayant trois sièges au comité mondial d’UNI (quota UNI Graphique), en a cédé un à nos camarades palestiniens pour qu’ils puissent ainsi trouver un prolongement à leurs actions de recherche de solidarité internationale.

En Europe, la situation est tout aussi inquiétante. Les témoignages des camarades hongrois, polonais, notamment, font froid dans le dos. Les politiques sécuritaires et autoritaires de certains États européens et la pression économique imposée par Bruxelles font renaître le fascisme sur le terreau de la pauvreté qui ne cesse de croitre au rythme des politiques d’austérité toujours plus antisociales.

L’existence même du syndicalisme est remise en cause dans un nombre croissant de régions du monde. Le droit à la négociation collective est contesté, voire interdit, par les firmes multinationales et les États qui sont à leur solde.

Les GAFAM arme de destruction sociale massive :

Autre caractéristique de cette mondialisation inhumaine, l’expansion du pouvoir des nouveaux maîtres de ce monde que sont devenus les géants de la toile. Ubérisation à tous les étages, la nouvelle norme du travail modélisée par ces pieuvres du Nasdaq est basée sur la précarité du travail, la fin des garanties collectives, de nos services publics et de nos protections sociales.

Le rêve du vieux capitalisme se réalise enfin grâce à leurs jeunes pousses digitales qui se servent d’une technologie au potentiel énorme pour mieux asservir le monde du Travail et mettre un terme à ses conquêtes sociales.

Les nombreux témoignages des camarades japonais, américains, scandinaves, australiens et des autres continents convergent sur le constat d’une destruction sociale généralisée sous couvert d’une modernité technologique.

L’UNI Global Union a décidé de mener plusieurs campagnes contre ces géants mondiaux et leur politique ultra-libérale. La première concerne Amazon et ses méthodes de robotisation humaine. La fameuse doctrine de « l’homme augmenté », chère au patron d’Amazon, trouve sa concrétisation dans une aliénation humaine digne des temps modernes de Chaplin.

Une campagne mondiale de mobilisation et de syndicalisation a été lancée au congrès de Liverpool, elle s’intitule « We are Humans, not Robots ! » Les camarades de la Fédération du Commerce et des Services sont d’ailleurs déjà fortement engagés dans cette campagne en développant une forte syndicalisation dans les centres Amazon et en organisant des mobilisations autour des revendications salariales et des conditions de travail ! Toutes ces campagnes trouveront un écho sur le site de la fédération.

Global UNION, une internationale syndicale à l’offensive :

Dans un contexte mondial fortement dégradé, loin d’être fataliste, la volonté quasi unanime des militantes et militants (à part quelques syndicalistes prompts à l’accompagnement des politiques d’austérité, vous voyez sans doute de quelles organisations il s‘agit…) est bien d’en découdre avec les tenants du capital par la mobilisation des travailleurs et la négociation collective.

Suite à la terrible catastrophe de Rana Plaza au Bangladesh en 2013, catastrophe qui a causé la mort de près de 1200 travailleuses et travailleurs du textile, exploités par les grandes marques de la mode ; les syndicats Indiens, appuyés par l’UNI et Industry All, ont obtenu un accord sur la sécurité des travailleurs du secteur.

Même si tout n’est pas réglé, loin de là, le syndicalisme mondial a joué sa partition de solidarité en appuyant les démarches des syndicats indiens et en imposant cet accord sur la sécurité des travailleurs entre les entreprises locales et les donneurs d’ordres.

 

Par contre, le syndicalisme mondial est à la croisée des chemins, tout comme notre syndicalisme national. Il doit choisir entre l’aménagement des politiques d’austérité sociale et un changement radical de société obtenu par la construction patiente du rapport de force afin de parvenir à l’extension d’une mobilisation sociale la plus large.

UNI ne fait pas exception à la règle et est également traversé par cette dualité. L’orientation votée ne clôt pas le débat mais laisse tout ouvert.

C’est à nous, syndicats se revendiquant de la transformation sociale, de prendre toute notre place dans ce débat interne et d’infléchir les actes de notre internationale vers plus d’actions, plus de mobilisations autour de revendications sur l’augmentation des salaires, sur l’emploi, sur les conditions de travail et sur le respect des normes de l’OIT.

Alors…

Making it Happen !